Des corps qui se meuvent, de la joie sur les visages, c’est le spectacle qui nous attend lorsque nous entrons dans ce gymnase de la Halle aux Fleurs du quartier de la Confluence. Les jeunes de l’IME de Fourvière dansent librement au milieu de la grande salle parquée. Depuis le mois de janvier, ils sont accompagnés par Elena Ciavarella, professeure du centre chorégraphique Calabash, escortée de ses étudiants.
Naissance d’un projet collectif et artistique
Ce projet de danse inclusive fait suite à un autre projet similaire mené il y a deux ans. Florence Pichot, professeure d’EPS à l’IME de Fourvière, explique : « pour certains c’est une première, pour d’autres, c’est la deuxième ou troisième année qu’ils participent à des projets de danse inclusive à l’ALGED. Les trois sections sont mélangées, nous avons donc des jeunes âgés de 12 à 20 ans. Ce qui m’a tout de suite plu est l’intérêt que le centre portait à ce projet. De plus, Elena avait déjà eu l’occasion de mener d’autres expériences de danse inclusive ».
La première rencontre s’est déroulée en mai dernier. Puis, Florence Pichot et Elena Ciavarella se sont revues en septembre pour démarrer les cours dès le mois de janvier. De ce projet est né un partenariat entre l’IME de Fourvière et le centre Calabash. Le monde sera empli de possibilités le 24 mai prochain lors de la restitution. Au-delà du sport, cette activité permet également aux jeunes de développer leur autonomie : certains se débrouillent pour se rendre seuls sur place par le biais des transports en commun.
Une expérience qui fait l’unanimité
Les jeunes ont adoré l’expérience. Rania, l’une des jeunes participantes du projet, affirme « j’aime bouger les bras, les pieds et la tête. C’est la première fois que je fais de la danse ». Fedi, qui est à l’IME de Fourvière depuis qu’il a quatorze ans explique : « j’aime danser car nous sommes libres de mouvoir notre corps, de faire la connaissance de nouvelles personnes, et je me sens soutenu. Nous sommes ensemble et solidaires dans cette activité. J’avais déjà été dans l’autre projet, il y a deux ans. Avant je n’avais jamais pratiqué de danse. » Chloé affirme « je suis ravie car nous préparons un spectacle avec une chorégraphie de danse ».
Pour les étudiants, c’est également une expérience particulièrement enrichissante. Samantha Marchand, en première année au centre chorégraphique Calabash et Nina Weliding, en deuxième année expliquent comment se déroulent leurs séances : « nous arrivons tous les vendredis à partir de 9h. Tout d’abord, nous avons un premier cours avec Elena, notre professeure. Autour de 10h-10h30, les jeunes arrivent. Nous débutons par un échauffement. Nous effectuons des exercices que nous nommons et nous les reproduisons à chaque séance. Cela permet aux jeunes de les mémoriser et de les refaire. Nous explorons plusieurs exercices comme celui de la poupée que nous avons fait sur cette séance. Nous essayons de mobiliser les jeunes. Au début, nous avons constaté qu’un certains nombres d’entre eux rencontraient des difficultés concernant la mobilité de leur corps. Nous avons donc travaillé ces aspects en particulier. »
Elena, professeure à Calabash depuis 3 ans et coordinatrice depuis cette année, affirme « L’école permet d’avoir plein de projets diversifiés. Je trouvais que ce projet était une proposition enrichissante pour moi en tant que pédagogue. Pour les élèves, c’est une autre manière d’appréhender leurs apprentissages. J’ai déjà travaillé avec des publics empêchés, par exemple, des mineurs isolés. C’est toujours très enrichissant d’être avec un public non professionnel et des personnes qui ont une autre manière de comprendre et d’appréhender les choses : nous voyons les jeunes progresser et évoluer. » Samantha Marchand et Nina Weliding opinent « Nous faisons régulièrement des mouvements par habitude. Parfois, cela nous met en difficulté pour qu’ils comprennent ce qu’il se passe dans leur corps. Alors, nous ralentissons pour leur expliquer. Nous apprenons à être pédagogue. Ce projet est un enrichissement pour nous à la fois sur le plan personnel et professionnel. »
Cette 3e édition du projet de danse inclusive a permis à certains étudiants de découvrir le monde du handicap et la pédagogie. Les jeunes ravis de l’expérience, présenterons une restitution de ce travail au côté des futurs danseurs professionnels le vendredi 24 mai.