La sensibilisation des futurs professionnels de santé au handicap est un enjeu primordial pour améliorer l’accès aux soins des personnes accompagnées. Dans le cadre de leurs études, trente étudiants en deuxième année à la Faculté de Médecine et de Maïeutique Lyon Sud ont réalisé pendant trois jours un stage en immersion au sein des établissements de l’ALGED. Nous sommes partis à la rencontre de certains d’entre eux pour recueillir leurs ressentis.
Une expérience inédite
C’est la première fois que la faculté organise un stage comme celui-ci dès la deuxième année, ce qui a ravi les étudiants : « Dans nos études pour le moment nous n’avons pas beaucoup eu l’occasion de faire des stages, il y a surtout de la théorie. Le lundi nous avons eu des conférences sur le sujet et ensuite trois jours de stage dans les établissements. C’est super d’avoir une semaine dédiée comme celle-ci », explique Charlotte Chadier, en stage au Foyer d’Accueil Médicalisé de La Providence ; « Ça me plaît beaucoup, ça change de ce qu’on peut voir en cours et c’est très valorisant de se sentir utile », complète Hortense Ducruet, au Centre d’Activités de Jour de La Providence.
Aloïs Murat, qui a réalisé son stage au Foyer de Vie Pierre Hédiard sur le site de l’Ile Barbe confie avoir été très surpris de l’accueil chaleureux reçu : « Les résidents voulaient tous me dire bonjour, ils me demandaient combien de temps j’allais rester, je me suis tout de suite senti à l’aise ».
Sensibiliser au monde du handicap
Cette expérience va pour les étudiants au-delà de la pratique de la médecine, il s’agit surtout d’une sensibilisation au handicap qui pour certains était jusque-là méconnu : « Le but pour nous est d’avoir un vrai contact avec les personnes en situation de handicap, pour plus tard, lorsque nous serons médecins, ne pas être maladroits dans nos gestes, dans nos paroles », précise Pablo Bauer, en stage au FAM de La Providence.
Aloïs a tout particulièrement apprécié la rencontre avec les résidents : « Dans nos cours, on aborde surtout l’aspect génétique de la médecine. Grâce à ce stage, on peut associer la génétique au social, être au contact des personnes qui seront peut-être nos futurs patients ».
« J’avais l’idée que le handicap touchait surtout des personnes jeunes. Avec ce stage, j’ai découvert que ce n’était pas le cas et que différentes tranches d’âge étaient représentées », révèle Pablo.
Un stage enrichissant pour tous
Tous s’accordent pour souligner que ce stage a été des plus enrichissants : « Cela m’a apporté un autre regard sur le handicap, je ne pensais pas du tout que les personnes accompagnées étaient autant autonomes. J’ai aussi été étonné du nombre d’activités qu’elles font. Je ne pensais pas qu’autant de sorties étaient organisées », précise Aloïs qui durant son stage a pu accompagner les résidents à leur atelier musical hebdomadaire, mais aussi à un cours d’équithérapie et à une sortie à la piscine.
Gaëlle Turpin Derandol, éducatrice spécialisée au CAJ de La Providence, a elle aussi grandement apprécié l’expérience : « Il est très important que l’on s’ouvre à l’extérieur pour montrer ce que l’on fait. C’est important de connaître, de sensibiliser les médecins à ce qu’est le handicap, qu’ils se rendent compte qu’il y a différentes formes de handicap et plein d’adaptations possibles ».
Ce stage a ainsi permis aux étudiants d’établir pour la première fois une vraie rencontre avec les personnes accompagnées par l’ALGED et de lever les préjugés existants autour du handicap. De quoi faire naître des vocations chez les médecins de demain !