Dans le quartier La Soie, au sud de Vaulx-en-Velin, nous partons à la rencontre d’un groupe du SAJ de La Providence, en pleine action de bénévolat avec l’association Oasis d’amour. Les jeunes profitent aussi du lieu pour suivre, dans une salle prêtée pour l’occasion, des ateliers de danse qui remportent un grand succès.
Oasis d’amour : une association qui lutte contre l’exclusion
Créée en 2000, Oasis d’amour est une association reconnue d’intérêt général qui lutte contre toutes les formes d’exclusions.
Ses activités sont multiples : orphelinat, logement d’urgence, distribution de panier-repas, épicerie solidaire, café, salon de coiffure ou laverie solidaire, ateliers thématiques pour les bénéficiaires… L’association est présente en France et à l’international et son site principal est justement celui de Vaulx-en-Velin où nous nous rendons.
Les jeunes du SAJ : des bénévoles investis
Dès que l’on arrive dans le magasin, on découvre une multitude de bénévoles qui s’activent à trier, placer, étiqueter, ranger les produits qui seront vendus dans l’épicerie. Dans le rayon vêtements et hygiène, l’ambiance est plus calme et nous retrouvons un petit groupe de 4 personnes accompagnées par le SAJ de La Providence de l’ALGED. Avec Emilie, monitrice éducatrice, ils viennent sur place chaque vendredi matin pour apporter leur aide à la mise en rayon. Le semestre prochain, un autre groupe du SAJ prendra la suite.
« Nous faisons principalement du conditionnement de produits d’hygiène, de l’étiquetage, de la mise en rayon, parfois un peu de pose d’antivols sur les habits » explique Emilie. « L’objectif de ce bénévolat, c’est avant tout de rencontrer d’autres personnes. Ça permet aux jeunes de se mettre dans une dynamique de travail, de tester si cela peut leur plaire ou non, d’apprendre à travailler en collectif, de s’adapter aux différents interlocuteurs, d’écouter une consigne et la respecter, de se concentrer sur une mission spécifique… Contrairement à des missions que nous faisons parfois avec une entreprises directement dans les locaux du SAJ, ici c’est très concret. »
Hans Varma, accompagné par le SAJ, est très concentré. C’est un habitué de l’association : « Avant, on venait trier les fruits et légumes avec Florence du SAJ. Maintenant, on revient travailler avec Émilie tous les vendredis. Parfois on s’occupe des petits lots de shampoings. On doit nettoyer les boîtes, j’adore ça, et après on en met plusieurs dans un sac. J’aime bien ranger quand c’est le bazar. »
Daouia Goudih, que tout le monde appelle Dunia, est salariée et bénévole depuis 2016 et explique aux jeunes du SAJ les missions du jour. « J’aime travailler dans l’associatif, être dans le partage » explique-t-elle. « C’est agréable de travailler avec les jeunes, ils nous aident. Avant, j’étais enseignante, membre de jury au baccalauréat en Algérie. J’étais habituée à travailler avec des jeunes mais pas en situation de handicap. J’aime beaucoup ces échanges, ces contacts. »
Une salle de danse qui fait naitre des passions
Bastien Laureau aussi connait Oasis d’amour depuis plusieurs années « Il y a 4 ans, j’étais aussi venu pour faire du tri de fruits et légumes. Maintenant je fais de l’étiquetage et aussi de la danse le mardi. »
En effet, Oasis d’amour et l’ALGED renforcent encore leur partenariat puisque l’association met désormais à disposition, chaque mardi après-midi, une salle où les jeunes du SAJ peuvent venir s’exprimer en dansant.
Bastien poursuit, particulièrement enthousiaste, « Ce que je préfère, c’est le hip hop ! On fait une chorégraphie, on la partage et on fait des solos. Tout est intéressant. On prépare un spectacle pour le SAJ et je ferai la toupie ». Hans complète « J’aime les exercices avec les étirements, les échauffements, j’aime les musiques qu’on met, après la pause on continue ».
Et si on leur demande si c’est difficile ? « Non, ce n’est pas dur. Danser fait se sentir bien, c’est joyeux. »
Et avec qui faites-vous ? « Avec Wirdann, c’est le meilleur, il est pro, il est fort. Ça donne envie de danser comme lui. »
Théorie et pratique de la danse pour s’exprimer
« Au SAJ, l’atelier danse a toujours existé, avec une professeure de danse ou des professionnels de l’ALGED. » explique Wirdann Roussin, moniteur éducateur à l’ALGED qui organise ces ateliers danse. De mon côté, je suis danseur hip-hop et break danseur. J’ai fait une école de danse avec une formation professionnelle. Aussi, quand le SAJ m’a proposé de m’occuper de cet atelier, ça me convenait parfaitement.
Avec Oasis d’amour, l’avantage c’est que nous avons une salle dédiée à la danse, une sono adaptée, un miroir. C’est un partenaire avec qui on pourra faire beaucoup de projet. A chaque fois qu’on vient pour les ateliers, ils viennent nous voir, ils prennent le temps d’échanger avec les jeunes… »
Et pour ces ateliers, Wirdann propose des sessions particulièrement complètes.
« Nous travaillons évidemment la pratique, certains avaient déjà des facilités pour certaines figures donc on apprend à fluidifier les mouvements, à être précis. On travaille tout ce qui concerne le schéma corporel et cela, dès l’échauffement. On travaille différents mouvements, les rythmes, la prise d’espace. C’est un travail personnel mais aussi collectif où l’on apprend la confiance et l’écoute de l’autre. Je m’adapte évidemment à chaque personne et chaque handicap. Je prends bien en compte la fatigabilité de chacun et on prend le temps sur la technique. Cela permet aussi qu’ils ne se blessent pas.
En parallèle, je leur transmets la théorie : l’histoire de la danse avec les différents courants : le popping, le crocking, le hip-hop, house, breakdance… On regarde des vidéos de spectacles parfois aussi. Ils sont demandeurs, ils veulent apprendre. Ils se défoulent, se challengent, s’écoutent. Ça leur fait du bien autant sur le plan physique que psychique. »
Un partenariat gagnant-gagnant
La collaboration entre le SAJ de La Providence et l’association Oasis d’amour est un bel exemple qui illustre comment des actions bénévoles et des activités culturelles peuvent transformer la vie des jeunes. En participant activement à des tâches concrètes dans l’épicerie solidaire et en s’exprimant à travers la danse, les jeunes développent des compétences professionnelles et sociales tout en renforçant leurs savoirs être et savoir-faire. Cette initiative montre que l’engagement solidaire et l’inclusion sociale peuvent créer un environnement enrichissant et épanouissant pour tous.