>> Cet article est extrait du n°81 de la Revue Ensemble
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« Ces dernières années, l’ALGED a commencé à accueillir dans ses structures (IME, ESAT, foyers…) des enfants et des adultes pour lesquels un diagnostic de TSA (troubles du spectre de l’autisme), souvent associé à une déficience intellectuelle, avait été posé. Ces troubles du neurodéveloppement, parfois difficiles à diagnostiquer, concernent un grand nombre de personnes handicapées. En effet les TSA touchent actuellement environ 1 enfant pour 100 naissances et nombreux sont encore les enfants ou les adultes qui n’ont pas reçu de diagnostic. Parmi les personnes accompagnées à l’ALGED, il est fort probable que certaines, ayant un déficit intellectuel, souffrent également de TSA. En effet, si la majorité des enfants ayant reçu un diagnostic de TSA ont une intelligence « normale » (un certain nombre ayant même une intelligence supérieure à la moyenne), environ 30% d’entre eux sont affecté d’une déficience intellectuelle.
L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui touche l’ensemble des capacités de la personne. Il apparaît au cours des trois premières années de la vie. Les messages que les sens transmettent au cerveau sont mal reçus ou mal interprétés, l’appréciation de l’environnement est confuse, la communication est altérée et les apprentissages ne sont pas spontanés. Il faut se rendre compte que chaque personne dite « autiste » est aussi différente d’une autre personne autiste qu’une personne dite « normale » ou « neurotypique ». Cependant, trois niveaux de symptômes caractérisent les TSA, on parle de triade autistique :
> troubles des interactions sociales :
La personne avec des troubles du spectre de l’autisme ne sait pas comment entrer en relation et communiquer avec les autres, elle va sembler les ignorer et ne va pas les regarder dans les yeux. Elle a du mal à comprendre les conventions sociales, à interpréter les expressions du visage, la gestuelle et à imaginer le point de vue d’une autre personne.
> troubles de la communication verbale et non verbale :
La personne avec autisme utilise souvent le langage de manière inadéquate, elle peut avoir de grandes difficultés à parler et même être non verbale, elle peut aussi utiliser le langage de façon écholalique (répéter mot pour mot ce qu’on lui dit), rire sans raison… Elle a souvent du mal à suivre une conversation, éprouve des difficultés à comprendre et à se faire comprendre ; elle peut donner l’impression de n’avoir aucun tact.
> comportements stéréotypés et répétitifs :
La personne avec autisme présente souvent des mouvements inhabituels du corps (balancements) ou des mains (battements en aile de papillon). Elle est intolérante face aux changements qui provoquent chez elle une grande anxiété. Elle a souvent des intérêts particuliers et répétitifs qui peuvent tourner à l’obsession.
D’autres troubles peuvent s’ajouter comme :
> des troubles sensoriels avec une hypo ou une hypersensibilité aux stimuli sensoriels qui peut concerner un ou plusieurs sens. Par exemple, la personne avec autisme peut-être vite agressée par des stimuli visuels ou sonores trop intenses, elle peut avoir du mal à supporter le contact physique.
> des troubles psychomoteurs avec une grande maladresse et des difficultés à utiliser son corps dans les gestes de la vie courante.
> des troubles du sommeil, des troubles de l’alimentation…
L’autisme est un handicap majeur pour les personnes qui en sont atteintes. Il nécessite un diagnostic le plus précoce possible pour pouvoir mettre en place un accompagnement et une éducation adaptée. Une personne atteinte de troubles du spectre de l’autisme est vulnérable. Ses difficultés de communication, d’interaction et d’imagination la mettent dans une situation défavorable parce que ses actions et son comportement peuvent être mal interprétés, en particulier lorsqu’un diagnostic n’a pas été posé.
Les personnes souffrant de TSA sans déficience intellectuelle ni retard de langage (anciennement nommées Asperger), parce qu’elles sont intelligentes et même parfois d’une intelligence supérieure, disposent de ressources leur permettant de masquer leurs troubles et de s’adapter à notre monde de neurotypiques. Cette adaptation leur demande cependant beaucoup d’énergie mentale et a un coût : fatigue, dépression et parfois même décompensation psychiatrique… »
Anne THIERRY
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